Cinéma et littérature ont imaginé de nombreux scénarios pour tenter de répondre à cette question, la plupart laissant la Terre aux bons soins des primates… Pourtant, une étude menée à l’université de Stirling démontre que ce sont de plus petites espèces, telles souris et vers de terre, qui nous survivraient.

Pandémie, hiver nucléaire, mort du soleil, éruption d’un super-volcan du type Yellowstone, astéroïde percutant la Terre ne sont que quelques-unes des hypothèses avancées par les scientifiques du monde entier pour expliquer la disparition des êtres humains de la surface de la Terre. Pourtant, quel que soit le cataclysme potentiel, il subsisterait des formes de vie susceptibles de devenir les nouvelles espèces dominantes sur la planète, selon le professeur Luc Bussière de l’université de Stirling en Écosse.

En réalité, les espèces les plus susceptibles d’être encore présentes sur Terre dans plusieurs millions d’années seront d’une taille bien moindre et disposeront d’une intelligence peu développée.

L’imagination des écrivains et des réalisateurs plaçait les grands singes en première position pour nous remplacer, notamment en raison de leur proximité de parenté avec l’être humain. Pourtant, dans 50 millions d’années, les chances que les primates aient survécu sont très faibles, justement parce qu’ils sont très proches de l’Homme. D’ores et déjà menacés d’extinction, ils partagent par ailleurs nos besoins physiologiques de base, développent les mêmes types de maladies et sont extrêmement sensibles aux virus, ce qui leur laisse finalement peu de chances de nous survivre, selon l’étude menée à Stirling.

 

Quatre espèces retenues

Parmi les meilleurs candidats à notre succession,1. les bactéries se placent en tête de liste. Présentes dans tous les milieux existant sur Terre, elles s’adaptent aux conditions de vie les plus extrêmes, des glaces de la banquise aux grands fonds marins en passant par les volcans, et peuvent survivre plusieurs siècles, voire bien davantage. En 2007, un forage dans le pergélisol canadien a permis de découvrir une bactérie vivante d’environ 500’000 ans. En outre, et même si nous avons tendance à l’oublier, la Terre est encore aujourd’hui, et depuis plus de 1,2 milliard d’années, dominée par les bactéries. Elles nous ont précédés, et selon les experts, nous survivront sans aucun doute possible.

Également évoqué, 2. le ver rond (ou nématode) évolue dans une grande diversité de milieux: eaux, vinaigre, plantes, êtres vivants, etc. Très résistant, il a en outre l’avantage de ne disposer ni d’appareil circulatoire, ni d’appareil respiratoire. Actuellement, seules 25’000 espèces de vers ronds sont connues des biologistes, mais il en existerait de 250’000 à 500’000 en réalité, c’est-à-dire que sur Terre, quatre animaux sur cinq sont un nématode…

Plus facilement observables, 3. les micromammifères, à l’image des musaraignes de nos jardins, pourraient également faire partie des héritiers de la planète. Bien que leur espérance de vie soit faible, de l’ordre de deux à trois ans, elles possèdent de grandes capacités d’adaptation, sont parvenues à coloniser la majorité de la Terre et peuvent se déplacer aussi bien sous l’eau ou sous terre que dans les arbres.

Enfin, dernière espèce retenue par le professeur Bussière dans son étude: 4. les fourmis. Leur force résiderait dans leur nombre (à ce jour, 10 millions de milliards de fourmis vivraient sur terre, soit 20% de la biomasse mondiale), leur organisation et leur résistance. Elles sont en effet les seuls êtres vivants capables de produire naturellement des insecticides, des bactéricides, des virucides et des fongicides pour protéger leur colonie, et, à l’instar des cafards, survivent à de fortes expositions à la radioactivité. Bien qu’il ne s’agisse pas d’insectes aquatiques, elles peuvent vivre jusqu’à 14 jours en immersion dans l’eau. Apparue il y a plus de 100 millions d’années, il est très probable qu’elle existera encore dans 50 millions d’années…