Un bâtisseur- Justo Gallego Martínez a aujourd’hui 91 ans.
Depuis le 12 octobre 1961, il passe sa vie à construire sa cathédrale qu’il léguera à l’église catholique. Chaque matin, il est sur le chantier dès 3h30 et travaille sans relâche jusqu’au crépuscule, sauf le dimanche. Il a même souvent dormi dans sa cathédrale qu’il a dédiée à Nuestra Señora del Pilar, la sainte patronne de Mejorada del Campo, une petite ville près de Madrid. Depuis peu, et grâce aux dons de plus en plus nombreux, il a embauché un ouvrier.
Sans plan ni croquis
Pourtant, ce maître d’oeuvre, à la fois maçon et architecte, n’a jamais fait d’études en construction et n’utilise ni plan ni croquis
Il a arrêté l’école après le déclenchement de la guerre civile espagnole alors qu’il avait à peine 10 ans. En revanche, il étudie des photos et dessins sur l’art médiéval. Il se serait par exemple directement inspiré du fameux campanile de la cathédrale de Pise pour la forme de ses tours.
Issu d’une famille de paysans, il souhaitait devenir prêtre. Mais le destin en décida autrement: gravement atteint par la tuberculose, il frôla la mort après avoir abandonné le séminaire pour se faire soigner dans un couvent pendant huit ans.
C’est après avoir hérité de son père qu’il a démarré le chantier, avec des matériaux de récupération: ferrailles, plastiques, cartons, ou encore restes de chantiers et fins de stocks d’entreprises de matériaux. L’usine de briques située à proximité l’a également bien aidé. Des bidons d’essence sont ainsi utilisés comme moule pour réaliser le coffrage des piliers et des roues de bicyclette servent de poulies.
Récolter des dons pour la voir terminée
Il lui reste encore beaucoup de travail mais l’édifice s’étend sur près de 8’000 mètres carrés, mesure 50 mètres de long et ses tours s’élèvent à plus de 30 mètres. Tous les éléments d’une cathédrale médiévale sont présents: des arcades et voûtes en berceau, un porche, une crypte, un cloître et même un dôme et un escalier monumental. Les murs sont percés de vitraux en verre de récupération.
Désormais, les visiteurs sont les bienvenus. L’entrée de la cathédrale est gratuite, mais il est bien précisé qu’aucune norme de sécurité n’est respectée. Une demande de financement des travaux d’homologation a d’ailleurs été demandée au Ministère de la culture. Il est toutefois possible de verser son petit denier pour soutenir les travaux et aider Justo Gallego a réaliser son rêve: la voir achevée.
