Qui n’a jamais rêvé de connaître tous les secrets pour vivre longtemps et en bonne santé?

Le projet “Blue Zones” a décidé de s’attaquer à la question. Impulsé par l’américain Dan Buettner, un best seller et un millier de conférences plus tard, c’est à votre tour de profiter de ces trouvailles.

Vous voulez atteindre, voire dépasser les 100 ans? Vivez et mangez comme les habitants des “zones bleues”, cinq régions d’Europe, d’Amérique et d’Asie ayant les plus fortes concentrations de centenaires du monde. C’est en tous cas ce qu’affirme Dan Buettner, “explorateur” à la Fondation National Geographic, après la plus grande étude internationale menée pour connaitre les habitudes alimentaires, physiques et mentales des populations centenaires dans le monde et après des centaines de rencontres et d’entretiens avec de solides et beaux vieillards du monde entier.

Auteur du livre The Blue Zones Solution (La solution des zones bleues), Dan Buetter y évoque l’alimentation particulière de l’île de Sardaigne et ses montagnes de l’Ogliastra (Italie), l’île d’Okinawa (Japon), l’île d’Ikaria (Grèce), la ville de Loma Linda (Californie, États-Unis) et la ville de Nicoya (Costa Rica) où la probabilité d’atteindre l’âge de 100 ans y serait dix fois supérieure qu’ailleurs!

 

Pour Dan Buetter, et puisque seuls 10 % de notre bagage génétique déterminent notre longévité, il serait bon de prendre exemple sur les habitants de ces endroits où les taux de diabète, d’obésité ou de maladies cardiovasculaires sont particulièrement faibles.

Toujours selon l’auteur, ces candidats à la longévité joyeuse partagent plusieurs points communs, comme “mangez le plus petit repas de la journée l’après-midi ou le soir”, ou “mangez principalement des végétaux, notamment des légumineuses. Et mangez rarement de la viande, en petites portions de 85 à 110 grammes” (en moyenne, les habitants de zones bleues mangent des portions de cette taille cinq fois par mois).

En plus de cela, Buettner explique que chaque zone est caractérisée par des aliments qui semblent être propices à la longévité.

  • Sur l’île d’Ikaria, en Grèce (“l’île où les gens oublient de mourir”), la façon de manger va encore plus loin que le régime méditerranéen classique. En effet, ce qui distingue cette île d’autres endroits de la région, c’est l’accent mis sur les pommes de terre, le lait de chèvre, le miel, les légumineuses (particulièrement les pois chiches, les cornilles ou “pois à vaches”, et les lentilles), des légumes sauvages, des fruits et des quantités relativement faibles de poisson”. Les ingrédients spéciaux très consommés par les centenaires seraient aussi la feta, le citron et les herbes comme la sauge ou la marjolaine, utilisées dans le thé quotidien.
  • En Sardaigne, on mange beaucoup de lait de brebis et de fromage comme le pecorino. “Une quantité modérée de glucides, du pain plat, du pain au levain et de l’orge”, s’accompagne, pour équilibrer, de beaucoup de fenouil, fèves, pois chiches, tomates, amandes, thé au chardon, et d’un ou deux verres de vin par jour (surtout du cépage Grenache).

Mais il n’y a pas que le régime méditerranéen qui produit des vieillards en pleine forme.

  • À Okinawa, au Japon, les centenaires ont gardé, malgré les influences extérieures, “l’habitude de manger un aliment venu de la terre et un aliment venu de la mer chaque jour”. Les ingrédients plébiscités par les centenaires au cours de leur vie seraient la margose (une sorte de courge), le tofu, l’ail, le riz complet, le thé vert et les champignons shiitake. Et les personnes aujourd’hui très âgées ont aussi bu beaucoup d’infusions aux plantes médicinales.

 

  • À Loma Linda, en Californie, une communauté d’adventistes à la longévité exceptionnelle ne fume pas, ne boit pas, ne danse pas… Pas drôle! Et suit un régime “biblique”, à base de céréales, de fruits, de noix et de légumes. Et seulement de l’eau, jamais un gramme de sucre raffiné ou de soda. Certains mangent un peu de viande ou de poisson. Les aliments fétiches des centenaires? Avocat, saumon, noix, haricots, pain complet et lait de soja.

 

 

  • Enfin, sur la péninsule de Nicoya, au Costa Rica, “le grand secret du régime, c’est “les trois sœurs” de l’agriculture mésoaméricaine: les haricots, le maïs et la courge”. À ajouter au menu: papayes, ignames, bananes et fruits du palmier pêche, pleins de vitamines A et C. L’eau du coin est aussi très riche en calcium.
En résumé, chaque vivier à centenaires a donc ses aliments traditionnels bien particuliers…

Et il n’est pas forcément facile de s’en inspirer à moins de profiter du tourisme de bien-être qu’offrent certaines de ces “zones bleues” ou de pouvoir y vivre à l’année! En attendant Dan Buettner pense que l’on peut imiter les habitudes alimentaires de ces endroits en respectant les principes simples suivants:

Les résidents de ces régions “bleues” mangent une alimentation simple, saine, basée sur des aliments frais souvent produits par les habitants eux-mêmes. Très loin de l’industrie agroalimentaire, ces centenaires en devenir mangent tous, à leur faim, des aliments naturels, non transformés, beaucoup de légumes, de haricots, de fèves et de noix. Les plantes ont également une place importante. Par ailleurs, aucun d’entre eux n’est un grand carnivore et beaucoup de ces habitants longévifs travaillent encore, à 80 ans passés, que ce soit la terre ou l’entretien du jardin qui sont autant d’exemples d’activités quotidiennes douces permettant aux centenaires de se maintenir en forme et de passer le plus clair de leur temps au grand air.

Enfin, sur l’île d’Icarie la sieste de l’après-midi reste un incontournable !

A lire: Dan Buetter, « Blue zones: Où vit-on mieux et le plus longtemps« , éditions Ca m’intéresse. (Le style d’écriture de Dan Buettner, précis et agréable, mêle avec brio anecdotes, récits, synthèse, illustrations en noir et blanc, suspens et références scientifiques et… la caution des magazines National Geographic !)