« De tels aménagements profitent directement à notre bien-être et notre santé »

Devenir vert avec Cornélia Mühlberger De Preux. Végétalisation des toitures et des façades. Coiffer votre maison d’herbes et de fleurs vous tente? Voici quelques infos et bons tuyaux.

Depuis le ciel, on devrait à l’avenir apercevoir de plus en plus de carrés et de rectangles verts à Lausanne, Genève et Neuchâtel. Ces trois villes encouragent activement la végétalisation des toitures et des façades.

Comment allier densité et qualité de vie en ville? On peut le faire notamment en végétalisant toits et façades. Mais, à part le côté esthétique et le coup de pouce donné à la biodiversité, quels sont les avantages de ces havres de verdure haut-perchés?

Ils sont multiples : rafraîchissement du climat urbain, protection des bâtiments, isolation thermique, rétention de l’eau de pluie et donc diminution du volume des eaux claires. Sans oublier que de tels aménagements profitent directement à notre bien-être et notre santé. En effet, les toits verts absorbent le bruit et épurent l’air.

La ville de Bâle fait figure de pionnière dans le domaine. Elle détient même le record mondial : environ 23% de ses toits plats accueillent déjà de la végétation et cette bproportion devrait atteindre les 30% d’ici à 2020. Ce n’est pas étonnant : Bâle-Ville a introduit en 2002 la seule loi cantonale du pays obligeant toute nouvelle construction à toit plat à être recouverte de végétation.

Il existe même un mélange bâlois de graines à cet usage.

Mais la Suisse romande n’est pas en reste. Au printemps 2015, Lausanne a lancé un projet pilote visant à soutenir financièrement la végétalisation extensive des toitures plates. Cette aide s’adresse aux propriétaires privés qui ne sont pas déjà contraints à verdir leur bâtiment par une réglementation d’urbanisme.

La subvention est de 40 fr. par mètre carré de toitures végétalisées pour un maximum de 300 m2 par projet, moyennant le respect d’un certain nombre de critères. Il s’agit par exemple d’utiliser un substrat d’au moins 50% de matériaux minéraux d’origine locale, naturels et / ou recyclés, de semer ou planter au moins trente espèces végétales indigènes ainsi que de mettre en place des types d’aménagements favorables à la biodiversité, comme des fagots, des tas de pierres, des points d’eau, ou encore des mélanges de sable et de limon pour que les abeilles sauvages puissent pondre.

À Genève

De fortes synergies entre les milieux académiques, les particuliers, les entreprises et l’État permettent de mettre en œuvre des exemples concluants de toitures et façades végétalisées. Y collaborent, entre autres, la Haute-École du paysage, d’ingénierie et d’architecture (HEPIA), l’université de Genève ou encore le conservatoire et jardin botanique de Genève (CJB). Sur le site de Lullier à Présinges, un espace d’essai couvrant 1200 m2 est par ailleurs consacré aux toitures végétalisées. Il dispose d’un pôle de compétences qui s’occupe notamment de bien gérer les sols, de conserver la biodiversité, d’assurer le confort thermique des bâtiments.

La ville de Neuchâtel

de son côté, possède depuis 1998 une réglementation qui demande que les toitures non-accessibles soient végétalisées afin d’assurer une meilleure intégration des toitures plates dans le paysage et de créer des milieux favorables à la flore et aux insectes, en privilégiant la végétation indigène. La ville ne donne toutefois pas de subventions pour ce genre de démarches.

Le programme « Nature en ville » a aussi réalisé plusieurs brochures, dont une sur la végétalisation des façades et des murs. Le guide met en avant le végétal comme une composante architecturale et donne des conseils pour la réalisation et l’entretien. Y figure également une liste des principales plantes grimpantes avec leurs besoins de soleil : clématites, chèvrefeuille, jasmin, glycine, houblon commun ou encore kiwi.