« faire de la musique ou de la peinture n’est toujours qu’une question d’onde »

 

Pour la première exposition de l’année, le CAN invite Monika Stalder à présenter une exposition personnelle dans ses espaces provisoires. GALLERY NON GALLERY se déroule du 11 février au 19 mars dans des locaux qui abritaient anciennement un dépôt de meubles. Par le titre, mais surtout par l’esprit et le concept, la jeune artiste établie à Zurich réagit au caractère fort de ces lieux, qui évoque les espaces typiques que colonisent aujourd’hui les galeries trendy dans des locaux commerciaux désaffectés. L’artiste propose une exposition ambiguë, entre installation plastique et dispositif sonore, qui déjoue les codes classiques de l’accrochage de galerie.

GALLERY NON GALLERY

Monika Stalder envisage toujours les expositions selon l’espace spécifique qui les accueille. Comme cette fois au CAN, elle joue constamment avec les limites du domaine strict de l’art plastique, en intégrant des influences diverses, dont celles de la musique ou plus largement de la fête : deux entités qui ne sauraient se départir d’une unité presque organique avec le public et le corps. En effet, le son et toute oeuvre sonore permettent d’élargir le champ perceptif du regardeur, toujours par trop limité au visuel.
Investie depuis de nombreuses années dans des pratiques musicales (djing, chant, performances), Monika Stalder choisit de consacrer une partie de l’espace – le sous-sol – à des expérimentations sonores, en y invitant plusieurs artistes musiciens à proposer des performances live. Mais Monika s’adonne depuis plus longtemps encore à une pratique intensive du travail sur papier, quasi obsessive, solitaire, et quotidienne.

Pour une artiste qui parle d’ « écouter les oeuvres », ce genre qui veut renvoyer la peinture à ses moyens purs, sonne comme une évidence : créer une force par l’épure qui rend plus sensible à la luminance de la peinture.

 

Ses premières réalisations se confrontent à un monument de la peinture, la peinture minimaliste de grand format. Elle réalise une série de toiles « presque » monochromes, subissant de subtiles variations géométriques. Pour une artiste qui parle d’ « écouter les oeuvres », ce genre qui veut renvoyer la peinture à ses moyens purs, sonne comme une évidence : créer une force par l’épure qui rend plus sensible à la luminance de la peinture. Finalement, faire (et percevoir) de la musique ou de la peinture n’est toujours qu’une question d’onde.
Aux vernissage et finissage de l’exposition, l’artiste propose d’écouter des Slow Listening, une manière de passer ses disques sans pression et sans hâte, finissant le set une fois la boîte de vinyle épuisée. Un mix non mix, qui inclut le silence pendant le changement de disque. Aussi, elle invite 6 artistes musiciens à réaliser des performances live en soirée et après-midi, programmées régulièrement au cours de l’exposition.

En conséquence de travaux de rénovation du centre d’art qui ont débuté en septembre 2016 et qui dureront jusqu’en mai 2017, l’exposition GALLERY NON GALLERY se déroulera dans des locaux provisoires au Faubourg de l’Hôpital 9 à Neuchâtel.

Pour tous les détails des performances live durant l’exposition n’hésitez pas à vous rendre sur le site.
http://www.can.ch

Crédit photo: Monika Stalder, work in progress pour GALLERY NON GALLERY, 2017